Combien consomme une soirée gaufres ?

2 décembre 2025 — 9 minutes de lecture

Un gaufrier pour préparer des gaufres salées et sucrées lors d’une soirée entre amis. Combien d’électricité consomme-t-on pour faire des gaufres maison ?

Le matériel

Ce gaufrier TEFAL a déjà quelques années de bons et loyaux services. C’est un modèle simple avec un thermostat mécanique et un témoin lumineux qui indique quand l’appareil chauffe. Sur le dessus, on trouve une petite minuterie à pile qui n’a plus de pile depuis des années. De toute façon, un téléphone fait tout aussi bien l’affaire pour minuter la cuisson.

Le modèle est conçu pour se retourner à mi-cuisson, ce qui permet de cuire les deux faces de la gaufre de façon uniforme. Chaque moitié du gaufrier contient une résistance électrique qui chauffe la plaque. Mis à part le petit témoin lumineux, ces deux résistances sont les seuls éléments qui consomment de l’énergie.

Méthode de mesure

Le gaufrier est branché sur une prise connectée Shelly Plus PlugS qui permet de mesurer sa consommation.

La puissance instantanée est collectée et enregistrée une fois par seconde.

Consommation

Informations fournies par le fabricant

Étiquette

L’étiquette collée sous l’appareil indique une puissance de 700 W à 230 V. Nous allons vérifier cette valeur lors de nos mesures.

Une soirée gaufres complète

Lors de cette soirée, nous avons préparé d’abord des gaufres salées à la patate douce pour le plat principal, puis des gaufres sucrées pour le dessert. L’enregistrement couvre toute la durée du repas, avec un début de préchauffage puis cuisson en continu :

L’enregistrement complet dure 1h30min et consomme 831 Wh (0,21 €).

On observe trois phases distinctes :

• Un début de préchauffage (quelques minutes seulement)
• La cuisson des gaufres à la patate douce, pendant lesquelles nous mangions
• La cuisson des gaufres sucrées en fin de repas, toujours en continu

Le gaufrier fonctionne par cycles de chauffe contrôlés par le thermostat mécanique. Quand la température monte trop, le thermostat coupe l’alimentation (on entend un petit claquement), puis la rétablit quelques secondes plus tard quand la température redescend. C’est pour cela qu’on observe ces alternances entre environ 756 W (la puissance médiane) et 0 W. Au tout premier démarrage, on observe un pic à 814 W.

La puissance médiane mesurée de 756 W est nettement supérieure aux 700 W annoncés (8% de plus). La tension secteur a varié entre 232 et 240 V pendant l’enregistrement. Une tension à 240 V (4% supérieure aux 230 V nominaux) justifie une puissance un peu plus élevée. Mais même lors de la tension minimale mesurée à 232 V, la puissance atteignait encore 742 W, soit 6% de plus que ce qui est indiqué sur l’étiquette. La puissance réelle de l’appareil semble donc un peu sous-estimée par le fabricant.

Le préchauffage

Si on laisse le gaufrier chauffer à vide pendant 10min3s, on observe une chauffe presque continue :

Pendant cette phase, l’appareil chauffe avec une puissance moyenne de 772 W et consomme 129 Wh (0,032 €).

Dans la pratique, nous n’avons pas attendu tout ce temps. Après seulement quelques minutes de préchauffage, impatients de commencer, nous avons lancé la première paire de gaufres. Résultat : elle a collé aux plaques et la cuisson était inégale.

Il est préférable d’attendre que le témoin lumineux orange s’éteigne (indiquant que la température est atteinte) avant de verser la première portion de pâte. Dès la deuxième paire, avec le gaufrier bien chaud, tout s’est bien passé.

Protocole de cuisson

Le protocole est simple : on verse la pâte, on ferme le gaufrier, on lance le minuteur pour 2 minutes.

Quand le téléphone sonne, on attrape le gaufrier par la poignée pour le retourner :

On retourne le gaufrier et on remet 2 minutes de cuisson sur l’autre face :

Deux minutes plus tard, c’est cuit !

Il n’y a plus qu’à attraper les gaufres toutes chaudes pour les déguster.

Les gaufres à la patate douce

Pour le plat principal, nous avons préparé des gaufres salées à base de patate douce, avec une pâte assez épaisse. La cuisson complète de 6 paires de gaufres, incluant le début de préchauffage, s’étend sur 48min :

Cette phase consomme 476 Wh (0,12 €) au total. La puissance moyenne est de 573 W. Nous mangions les gaufres au fur et à mesure, pendant que la paire suivante cuisait dans le gaufrier. Le rythme était soutenu, avec peu d’interruption entre les cuissons.

La pâte à la patate douce est très épaisse et ne coule pas dans les rainures du gaufrier. On dépose deux grosses cuillerées qui vont s’étaler sous le poids du couvercle, mais sans remplir complètement les creux. Cela donne des gaufres moins croustillantes que les gaufres classiques, mais avec un bon goût de légume.

Une fois le gaufrier en température (la première paire ayant été cuite pendant la fin du préchauffage), les 5 paires suivantes ont nécessité 25min38s de cuisson :

Cette phase consomme 347 Wh (0,087 €), soit environ 69,4 Wh (0,017 €) par paire de gaufres. Le profil montre bien les cycles de chauffe du thermostat, avec quelques périodes plus longues à zéro. L’imprécision du thermostat mécanique peut expliquer ces variations dans la durée des cycles.

Les gaufres sucrées

Pour le dessert, place aux gaufres sucrées avec une pâte beaucoup plus liquide, presque comme une pâte à crêpe.

La différence de texture est frappante : la pâte sucrée coule immédiatement dans toutes les rainures du gaufrier et remplit bien les formes. On obtient des gaufres plus fines, plus croustillantes et mieux formées.

La cuisson de 8 paires de gaufres dure 42min5s :

Cette phase consomme 355 Wh (0,089 €), soit environ 44,4 Wh (0,011 €) par paire de gaufres. C’est légèrement moins que les gaufres à la patate douce, probablement parce que la pâte liquide transmet mieux la chaleur et cuit un peu plus rapidement.

La puissance moyenne de 527 W est un peu plus faible que pour les gaufres salées. Le rythme de cuisson était pourtant toujours continu, mais les périodes de non-chauffe semblent légèrement plus longues. Peut-être le gaufrier refroidit-il moins vite pendant la cuisson des gaufres sucrées ?

Après utilisation

Ce gaufrier n’a pas d’interrupteur : tant qu’il est branché, il maintient la température de cuisson. Il faut donc impérativement le débrancher après utilisation.

C’est un point d’attention important avec ce type d’appareil à thermostat mécanique simple. Contrairement à un appareil à raclette ou un four à micro-ondes qui ont un interrupteur, ici on doit penser à retirer la prise du secteur. Sinon, le gaufrier continuera à maintenir sa température indéfiniment avec ses cycles de thermostat, consommant plus de 500 W en moyenne.

L’avantage, c’est qu’une fois débranché, la consommation est zéro : pas d’électronique, pas de LED témoin, pas de circuit en attente. Mais il faut vraiment penser à débrancher.

Coût d’usage

Le coût électrique d’une soirée gaufres de 831 Wh (0,21 €) est dérisoire, surtout comparé au coût des ingrédients. Pour 14 paires de gaufres, il faut compter environ 500g de farine, 8 œufs, 50cL de lait, 100g de beurre, sans parler de la patate douce ou du sucre vanillé. Le coût des ingrédients dépasse facilement 5 à 10€, alors que l’électricité ne coûte que 831 Wh (0,21 €).

Dans la réalité, ce type d’appareil est souvent acheté ou offert, sert quelques fois avec enthousiasme, puis finit oublié dans un placard. Ce gaufrier acheté 5€ au marché aux puces nécessiterait 24 utilisations pour que son coût électrique égale son prix d’achat. Un modèle neuf équivalent (700 W) coûtant environ 55€ chez les distributeurs en ligne nécessiterait 263 utilisations. Sauf pour une utilisation professionnelle intensive (où l’on choisira probablement un modèle plus robuste), le coût électrique reste vraiment négligeable face au prix d’achat et au coût des ingrédients.

Conseils pour l’autoconsommation photovoltaïque

La puissance de 700 W du gaufrier est relativement élevée, mais reste compatible avec une installation photovoltaïque domestique standard. Une installation en toiture standard de 3 kWc produira suffisamment en milieu de journée ensoleillée, même en hiver, pour alimenter le gaufrier.

Le profil de consommation par cycles (alternance chauffe/pause du thermostat) n’est pas idéal pour l’autoconsommation, car la production solaire doit pouvoir absorber les pics de puissance et se retrouve inutilisée pendant les pauses. Mais comme une séance dure rarement plus d’une heure, l’impact reste modéré.

Pour maximiser l’autoconsommation, plusieurs options :

• Organiser un goûter gaufres l’après-midi plutôt qu’une soirée ;
• Faire un brunch gaufres le midi si on veut à la fois des gaufres salées et sucrées ;
• En été, profiter du début de soirée (19h-20h) quand il y a encore du soleil.

Cela dit, avec un coût électrique de 831 Wh (0,21 €) pour toute la soirée, l’enjeu économique reste très faible.