Combien consomme une yaourtière SEB Multi delices ?
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Fini les yaourtières de grand-mère qui ne contenaient qu’une simple résistance, place au modèle électronique du 21ième siècle ! Cela change-t-il la quantité d’énergie consommée pour faire des yaourts ?
En résumé
La cuisson de 6 yaourts pendant 12 heures consomme 268 Wh (0,067 €).
97,9 kWh (24,63 €) seront consommés par an pour produire des yaourts tous les jours ; 13,9 kWh (3,51 €) pour en produire une fois par semaine.
La yaourtière consomme 211 mW lorsqu’elle reste branchée sans être utilisée, ce qui représente 1,85 kWh (0,47 €) par an si elle n’est jamais utilisée, 1% de la consommation totale si elle sert tous les jours, et 12% si elle sert une fois par semaine. La débrancher est utile si elle sert rarement.
La puissance mesurée alterne entre plus de 450 W et une très faible puissance, rendant cette yaourtière peu adaptée à la maximisation de l’autoconsommation photovoltaïque, qui sera plus facile avec une yaourtière plus classique.
Le matériel
Il s’agit ici d’une yaourtière SEB Multi delices YG654 de 6 pots, proposant 5 programmes permettant la confection de différents types de desserts.
C’est un modèle de conception plus récente que la yaourtière SEB Classic précédemment testée. Le haut de gamme de la yaourtière !
Méthode de mesure
La yaourtière est branchée sur une prise connectée Shelly Plus PlugS qui permet de mesurer sa consommation.
La puissance instantanée est collectée et enregistrée une fois par seconde.

Consommation
Commençons par regarder les indications sous la yaourtière :
L’inscription « 450W » nous indique la puissance de cette yaourtière. On peut supposer qu’il s’agit de la puissance maximale, car si la yaourtière chauffait de façon prolongée avec une telle puissance, le lait des yaourts arriverait rapidement à ébullition et sortirait des pots.
Pour se rendre compte de la consommation réelle, nous allons donc mesurer. Cette yaourtière dispose de 5 programmes :
- P1 — yaourts express
- P2 — yaourts
- P3 — faisselles
- P4 — desserts lactés
- P5 — desserts mœlleux
Pour les programmes P1, P4 et P5, il faut ajouter de l’eau au fond de la cuve. Celle-ci sera probablement portée à ébullition pour faire de la vapeur autour des pots. Pour les programmes P2 et P3, il n’est pas nécessaire d’ajouter d’eau, la yaourtière chauffera uniquement les pots.
Consommation pour faire 6 yaourts
Notre test sera réalisé avec le programme « P2 yaourts », probablement le plus courant. Pour chacun des programmes, la durée est réglable. Une cuisson plus courte permet d’obtenir des yaourts plus doux mais plus liquides. Une cuisson plus longue permet d’obtenir des yaourts plus solides, mais aussi plus acides. La durée par défaut pour des yaourts est de 8h. Pour ce test, nous la porterons à 12h.
Voici l’enregistrement de la consommation de la yaourtière pendant ces 12 heures :
Consommation | 268 Wh — 0,067 € |
---|---|
Durée | 12h |
Puissance | médiane | moyenne | maximale |
---|---|---|---|
400 mW | 22,3 W | 480 W |
La puissance moyenne, mesurée à 22,3 W, est supérieure de 51% à la consommation moyenne mesurée à 14,8 W pour faire des yaourts en 12 heures avec la yaourtière SEB Classic.
Rentabilité
La consommation totale, 268 Wh (0,067 €), représente un faible coût en électricité comparé au coût du lait qui aura été mis dans les yaourts. En effet, la consommation électrique par yaourt est de 44,7 Wh (0,011 €) pour une durée de cuisson de 12 heures.
À notre enseigne de courses habituelles, le litre de lait entier est actuellement affiché à 1,13 €, ce qui coûte donc 0,19 € par yaourt produit. C’est beaucoup plus !
Note : ces calculs été faits en divisant les coûts par 6 car 6 yaourts sont produits, mais comme on a utilisé un yaourt existant pour servir de base, il pourrait aussi être pertinent de diviser par 5 plutôt que par 6, car à la fin de l’opération il n’y a que 5 yaourts de plus qu’au début.
Chauffage intermittent
On remarque une alternance entre des moments où la consommation est très faible et des moments où la consommation est nettement plus élevée. La puissance maximale mesurée, 480 W, est nettement supérieure aux 450 W indiqués sous l’appareil.
La consommation élevée étant très vraisemblablement causée par une résistance utilisée pour chauffer, on peut supposer que la puissance exacte consommée par cette résistance dépend de la tension du courant du secteur, qui n’est pas parfaitement stable (pendant la durée du test, la tension mesurée a varié entre 232 V et 239 V).
L’alternance entre consommation élevée ou faible est probablement causée par la présence d’un thermostat qui arrête la résistance lorsque la température désirée est atteinte, et la rallume lorsque la température diminue. On entend d’ailleurs des claquements de relai pendant le fonctionnement de la yaourtière, qui confirment cette hypothèse.
Début du cycle
Zoomons maintenant sur le début du cycle pour regarder de façon plus détaillée le fonctionnement.
Zoom sur les 30 premières minutes
Consommation | 28,3 Wh — 0,007 € |
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Durée | 29min58s |
Puissance | médiane | moyenne | maximale |
---|---|---|---|
400 mW | 56,7 W | 472 W |
La puissance moyenne sur la première demi-heure du cycle, 56,7 W, est très supérieure à la puissance moyenne sur la totalité du cycle. Cela s’explique car la yaourtière commence par chauffer en continu pendant 1 minute 40. Elle alterne ensuite entre des périodes de chauffe d’environ 30 secondes et des pauses d’un peu plus de 5 minutes. Ces durées ne sont pas parfaitement régulières, confirmant que l’allumage de la résistance est contrôlé par un thermostat plutôt que par une minuterie.
Changement après 1 heure 30
Avec un zoom arrière pour regarder les 3 premières heures, on constate que le rythme de chauffe change au bout d’environ 1 heure 30 :
Zoom sur les 3 premières heures
Consommation | 95,5 Wh — 0,024 € |
---|---|
Durée | 3h |
Puissance | médiane | moyenne | maximale |
---|---|---|---|
400 mW | 31,8 W | 472 W |
On peut supposer qu’il y a un changement de la température de consigne du thermostat après 1 heure 30. En effet, la résistance ne chauffe plus qu’environ 30 secondes toutes les 12 minutes, avec une consommation moyenne d’environ 20 W. Pour comparaison, la puissance moyenne avant ce changement était comprise entre 35 et 40 W après la première période de chauffe initiale.
Consommation de l’électronique entre les périodes de chauffe
Lorsque la consommation est faible pendant la confection des yaourts, il ne reste que la consommation de l’électronique, utilisée entre autre pour alimenter l’afficheur indiquant le temps restant :
Zoomons sur une de ces périodes dans l’enregistrement :
Consommation | 39,9 mWh — < 0,001 € |
---|---|
Durée | 11min11s |
Puissance | médiane | moyenne | maximale |
---|---|---|---|
400 mW | 214 mW | 500 mW |
Les alternances entre des mesures de consommation à 0 W et des mesures à une valeur non nulle inférieure à 500 mW sont probablement dues à la limite de précision de l’appareil de mesure utilisé, et donc non significative. On peut cependant relever la puissance moyenne : 214 mW.
Consommation en veille
Regardons maintenant la consommation de la yaourtière après la fin de la cuisson des yaourts :
Yaourtière en veille pendant 2 heures
Consommation | 420 mWh — < 0,001 € |
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Durée | 1h59min |
Puissance | médiane | moyenne | maximale |
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300 mW | 211 mW | 500 mW |
La puissance moyenne en veille relevée à 211 mW est très proche de la moyenne relevée précédemment entre les périodes de chauffe. On peut supposer que cette consommation en veille est due aux pertes dans la conversion du courant alternatif du secteur en courant continu de faible tension utilisé pour alimenter l’électronique, qui reste sous tension tout le temps. L’électronique elle-même et l’afficheur ont probablement des consommations très faibles.
Si cette yaourtière reste branchée en permanence sans jamais être utilisée, sa consommation en veille représentera 1 centime tous les 16 jours, ou 154 Wh (0,039 €) par mois — 1,85 kWh (0,47 €) par an.
Consommation annuelle
Pour une famille consommant beaucoup de yaourts, qui utiliserait la yaourtière tous les jours, 97,9 kWh (24,63 €) seront consommés par an pour la cuisson des yaourts ; plus 925 Wh (0,23 €) pour la consommation en veille de la yaourtière si elle reste branchée tout le temps. La consommation en veille représente alors seulement 1% de la consommation totale. C’est négligeable.
Pour une famille qui utiliserait la yaourtière une fois par semaine, 13,9 kWh (3,51 €) seront consommés par an pour la cuisson des yaourts, et 1,71 kWh (0,43 €) seront consommés en veille. La consommation en veille représente alors 12% de la consommation totale. Penser à débrancher la yaourtière après utilisation serait une bonne idée quand elle est si peu utilisée !
Autoconsommation photovoltaïque
La consommation de cette yaourtière s’étalant sur 12 heures avec des pointes de consommation à plus de 450 W, il sera très difficile de l’alimenter uniquement avec l’énergie fournie directement par des panneaux photovoltaïques, sauf peut-être lors des jours les plus longs de l’année au début de l’été.
On pourra maximiser l’autoconsommation en démarrant la cuisson des yaourts en milieu de matinée, dès que le surplus de production photovoltaïque dépassera 450 W.
Une yaourtière de conception plus simple qui chauffe à une puissance constante mais beaucoup plus faible pendant toute la durée de la cuisson des yaourts sera plus facile à alimenter avec la production photovoltaïque d’une maison.
Pour aller plus loin
Pour comprendre de façon plus détaillée la consommation de cette yaourtière SEB Multi delices, on pourrait :
- tester les différents programmes, avec différentes durées ;
- tester cette yaourtière à différentes saisons pour voir si la consommation est plus faible en été lorsque la température ambiante est plus élevée ;
- comparer la consommation lors de l’utilisation de lait à température ambiante ou de lait sorti du frigo, qui a donc besoin d’être réchauffé par la yaourtière ;
- comparer la consommation énergétique par yaourt de cette yaourtière avec celle du même modèle en version à 12 pots ;
- comparer avec le modèle classique.